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Cappadoce, chauffeur routier et avocat.

24 juin 2011

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Le trio file bon train en direction d’Ankara. Le voyage prévu sur deux mois a pris beaucoup de retard avec les micmacs administratifs afghans. Bien qu’il faille être en France en Juin, ce qui ne laisse plus beaucoup de temps, une halte en Cappadoce s’impose.

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La vallée de l’amour est le lieu idéal. Située en contrebas de la petite ville d’Uchisar, encaissée au pied des montagnes. C’est une sorte de grand canyon, de 4 kilomètres de long, résultat d’une érosion séculaire. Une multitude de grottes et roches aux formes de champignons rythme cette superbe promenade sur fond d’herbe verdoyante, de ruisseaux et chant d’oiseaux. Ce lieu splendide nous recharge en oxygène.

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Nous n’avons malheureusement pas le temps de découvrir la cité souterraine, la route nous rappelle. Avec un peu de chance nous pourrions arriver à Istanbul ce soir. C’est Vendredi, ce pourrait être un bon moyen de retrouver tous nos amis pour une bonne soirée. Tentons le coup.

Diego est à la barre, le navire avance fort bien, les paysages sont vraiment
enivrants. Il est 17 heures lorsque Diego comblé par les prouesses du bus partage son impression. Il roule du tonnerre ce Combi !
Ce dernier trop susceptible ou allergique aux compliments se met a tousser
illico presto est ne répond plus. Nous sommes en pleine côte sur l’autoroute il ne lui faut que 100 mètres pour stopper net !

Observation numéro 1 : ne jamais parler du bus ça porte toujours malchance.
Observation numéro 2 : la jauge d’essence cette traitresse, nous a caché une panne sèche alors qu’elle n’indiquait pas encore la réserve.

Quelqu’un a rempli le bidon de secours demande Molly ? Personne ne répond, nous pouvons maintenant faire du stop, ce qui va nous permettre de découvrir si cette pratique fonctionne bien, ici en Turquie. Nos trois pouces se relaient pendant 10 minutes lorsque soudain un avertisseur sonore de marque ‘’Klaxon’’ attire notre attention vers l’avant du bus ! Personne ne l’avait vue mais une petite voiture blanche est parquée devant le combi, trois silhouettes à son bord nous attendent.
A partir de ce moment là tout s’enchaine très vite comme si nous tournions un long plan-séquence de film. Un homme petit et fin, les cheveux fougueux vêtu d’un blazer sort de la voiture.

Sans dire mot il nous mime son envie de siphonner sa voiture afin de remplir notre réservoir de secours. Soit, allons ce scenario semble bien !
Il ne parle absolument pas. Sort ensuite de la Fiat blanche, une personne de la même taille tout droit venue d’un film sur la mafia italienne.
La soixantaine passée il a une cane, les cheveux rasés et des lunettes de soleil. Il parle anglais. Nous regardons dans la caisse à outils du bus, ne trouvons pas de tuyaux. Celui qui sert pour le liquide des lave-glaces fera l’affaire. La troisième personne sort de la fiat à son tour, elle ressemble beaucoup à la première. Nous apprenons que se sont deux frères. L’homme aux lunettes nous apprend qu’il est avocat et que ces deux frères le conduisent jusqu’ à Istanbul. Drôle de convoiturage cet avocat dans une si petite voiture avec deux chauffeurs.
— Pris dans le tourbillon de l’action nous ne prennons aucunes photos —
En tous cas l’homme au blazer est très habile et bien qu’en tenue de chauffeur de première classe, il n’hésite pas à prendre la situation à bras le corps. Par chance un ami afghan avait donné à Aurel avant son départ une pompe à essence électrique. Pour quelle raison ???
Ce graal électro-métallique de facture chinoise, parvient en 10 minutes a siphonner 3 précieux litres de carburant qui redonnent au combi son souffle de champion.

Nos trois silhouettes pressées repartent aussi rapidement qu’elles sont apparues après de multiples remerciements. Nous reprenons la route en quête d’une station-service. Force est de constater qu’un tel sens de l’entraide n’existe pas en France et que nous aurions attendu longtemps avant d’entrevoir une quelconque forme de dépannage. Quelle générosité !
Cette fois ci, à la façon d’un polar truculent, dans lequel le chauffeur regarde
dans le rétroviseur de sa voiture en scrutant l’horizon, nous constatons que la petite Fiat blanche re-surgit de nulle-part. Elle se rapproche de plus en plus et vient se coller au pare-choc arrière du combi. Etrange !!! Souhaite-t-elle profiter de l’aspiration atmosphérique générée par la masse du combi en déplacement ? Veulent-il récupérer le carburant qu’il nous ont offert ?
Traquenard, course automobile, guet-apens ? Au bout de 4 kilomètres alors que nous tournons pour gagner la première station service la Fiat blanche fait de même. Nous nous demandons bien ce que veulent nos amis pour nous avoir collé autant.
Tout simplement du carburant, eux aussi.

Nous profitons de cette pause commune pour essayer d’immortaliser ce trio avec l’appareil photo afghan. Le temps est gris, il pleuvine ce qui rend la photo difficile. Nos acolytes resteront des silhouettes mystérieuse.
Nous voici à nouveau sur la route après avoir pris la précaution de remplir
notre bidon de secours.

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Nos trois silhouettes

Le moteur quant à lui continue de perdre de l’huile. Un mauvaise ’’vieille’’
nouvelle qui nous donne le droit de refaire les niveaux tous les 40 kilomètres



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