Herat
13 mai 2011
La découverte de la ville de Herat offre d’agréables surprises. Elle possède toute la magie que l’on attendrait de Kaboul. 3ème plus grande ville d’Afghanistan, elle se situe au Nord Ouest du pays. Dernier grand pole avant la frontière Iranienne, cette cité a conservé les traces d’une fabuleuse civilisation tout en évoluant à son propre rythme. Elle a su conserver sa splendide forteresse en terre en plein centre ville et 5 de ses 12 minarets couverts de mosaiques. Notons aussi les seuls feux tricolores rescapés du pays toujours en activité et respectés par tous.
Peu de poussière, des routes non défoncées, des rues bordées de grand pins, Herat reflète ce que devait être l’Afghanistan avant les 35ans de conflit qu’il vient de traverser. Une vraie cure de jouvence après Kaboul.
Suite à une panne à Kandahar, le bus qui transporte le combi a pris du retard. Aurel essaie de garder son calme depuis sa chambre carrelée sans âme de l’Hotel Marco Polo.
Le but de la manoeuvre ici à Herat et d’essayer de faire jouer un contact haut placé qui pourrait nous faire obtenir le R**d P**s... Vous avez deviné.
Grace à notre ami Abdullah, (http://combinations.blogs.liberation.fr/portraits/2011/05/le-parfumeur-de-jalalabad-kaboul-afghanistan.html) Aurel est entré en contact avec le Général de la police de Herat, l’homme de la situation qui Inch’Allah a le bras long.
Tout se fait désormais en Dari dans une nouvelle ville sans repères ni connaissances, ce qui est plus délicat. Autant attaquer directement, en route pour le centre de police , qui comme pour justifier son appellation se trouve vraiment au centre ville. Fouilles, quelques questions, le classique pour rentrer ici - il y a moins de monde qu’à Kaboul.
Une petite heure d’attente pour enfin serrer la pince du Général Said, un homme rondouillard fort sympatique. Une montre plus que dorée trône sur son poignet. Son bureau est cerné par six canapés, c’est bien le chef des chefs. Le thé coule à flot, et le courant passe bien malgré des lacunes en vocabulaire technique. Pas facile, avec un jargon fait de certificats, attestations, ministères, duplicatat, formulaire, controle technique etc... Et nous fermons dans 30 minutes. Le général approuve la demande de road pass et m’invite à revenir le lendemain avec le bus… qui n’est toujours pas là, bloqué à Kandahar.
A partir de ce moment là, tout s’enchaîne, un peu dans tous les sens, mais aussi trop lentement :
Le visa afghan qui périme dans 5 jours
A partir de demain les bureaux ferment pour 2 jours
L’Hotel carrelé est vraiment onéreux, sans âme, et son fromage "la vache sportive" servi au petit déjeunez est insipide.
Hervé, un ami rencontré dans l’avion me propose un mechouis
Le bus arrive enfin
Tamisons le tout. Aurel file à la station de bus, négocie pendant une heure pour ne pas payer de bakshish pour son bus qui a trois jours de retard, et le rapatrie à l’hotel.
Le mechouis précédemment cite est annulé pour cause de tempete ! Super, pour une fois qu’il y avait un truc sympa à faire. D’importantes innondations font trois morts à Herat.
Comme dans tout film ou l’acteur principal ne fait que tomber dans des pièges parsemés de façon trop évidente, il vient un moment ou la chance entre en scène et commence à dessiner un nouvel horizon.
Hervé me présente un de ses ami, Alfred, un sexagénaire Allemand qui dirige une ONG à Herat depuis 5 ans : H.E.L.P. Une association profil bas, très active et vraiment efficace qui s’occupe de la réinsertion de réfugiés Afghans dans la société Afghane. C’est agréable de voir qu’il y a des ONG qui travaillent à long terme de façon constructive et ont des résultats probants.

S’ensuit un diner fort sympathique ou tintent les cannettes de bières sans alcool, et ou le dessert est un mystère, avec un coeur sans meringue. Alfred invite Aurel à venir sejourner chez lui avec le bus, le temps qu’il nous faudra pour mener à bien notre quête de l’impossible.
Plus qu’un hebergement, Alfred, qui tombe amoureux du projet Combinations, propose d’en faire un projet "local’’ (le prochain article vous dira tout) et met au service d’Aurel un traducteur ultra-efficace et un chauffeur averti. Le trio de choc est prêt à affronter à nouveau l’administration infernale, dans un rodéo-stratif sans étriers.
En selle les amis !
