07240

De Dogharoon à Bazargan

4 juin 2011

JPEG - 312.4 ko

S’il est un cheval sur lequel il faut parier pour cette course c’est bien le notre. Rapide, bien entrainé, intrépide, il a tout pour gagner. C’est pourtant un camion bien chargé, avec Combi sur le dos. Pas un centimètre de rab sur les côtés, un pneu devant et un derrière pour caler le tout. Il fonce et ne s’arrête jamais à part de temps en temps lorsque la jauge de carburant annonce un réservoir bientôt à sec et aussi pour remplir d’eau chaude le thermos qui sert aux chauffeur de stimulant.

JPEG - 233.8 ko

Cette traversée de l’Iran prend des tournures de ’’Contre la montre’’. Nous espérions pouvoir traverser ce gigantesque pays au volant de notre véhicule, mais nous avons pris le parti de préserver la mécanique du bus. Landry quand à lui n’a plus de visa il est expiré, il attendait en Iran depuis déjà un mois. Il doit rentrer en Thailande nous ne pourrons malheureusement pas partager ne serait-ce qu’un morceau de route ensemble. Dur, dur... Il a pris de belles photos visibles ici sur son blog.
http://afghancamera.blogspot.com/

Inclusion de la vignette :

JPEG - 174.8 ko

Deux chauffeurs (dont un sans permis) se relaient pour conduire ce camion-bolide. Les deux acolytes et Aurel logent sur la banquette avant du petit camion qui fend la bise chaude du désert. Dogharoon-Masshad-Téhéran-Tabriz-Bazargan, 2000 kilomètres. Ils poussent leurs quarts au maximum et se passent le volant lorsqu’ils commencent vraiment à piquer du nez. Très rassurant. En Iran on a le pied lourd sur l’accélérateur. Il est fréquent de se retrouver à trois véhicules côte à côte sur une simple route. Du coup Aurel essaie de dormir un maximum pour éviter ces scènes stressantes mais là encore, fermer l’œil avec la petite télé qui trône sur le tableau de bord et ses 10 clips musicaux qui se répètent à tue-tête n’est pas chose facile.
Au bout d’une journée et demie et 2000 kilomètres plus tard, le convoi arrive à 2 heures du matin à Bazargan, ville qui n’a que la frontière comme attraction et qui de nuit paraît assez glauque. C’est ici aussi que les chauffeurs impatient de rentrer vont décharger le combi.
Même après 3 ans de rôdage en Afghanistan Aurel n’avait encore jamais vu de mic mac pareil.
Pour décharger le combi convenablement il faut une rampe d’accès, une sorte de dénivellé contre lequel le camion vient se caller par l’arrière.
Bien sûr ici et après avoir sillonné la ville de long en large, il n’y en a aucune. Les chauffeurs se regardent et mettent le cap sur un terrain vague qui fait office de décharge, une montagne de gravats fera l’affaire annonce le doyen, mais il faut au préalable aller chercher des bordures de trottoirs en ciment sur un chantier plus loin pour mettre à niveau le camion contre la pile de gravats.
Il y a de la catastrophe dans l’air, et bien évidement. Une des pile s’affesse et le combi reste bloqué sur le châssis.

JPEG - 317.8 ko
De nuit dans le terrain vague

Il faut user du cric, des pierres et une heure pour le dégager. C’est à 3 heures du matin, dans une décharge qu’Aurel se retrouve seul avec son combi les pneus à plat impatient de quitter le pays pour voir ce qui se passera ailleurs. Il se roule en boule au fond du combi, tentant de fermer l’oeil pour la première fois depuis 40 heures. L’herbe est toujours plus verte dans le pré voisin, vivement demain.



Dans la même rubrique


Dans le même pays - Iran